ICONOCLASTE

OKSANA SCHACHKO

12 mai - 19 juin 2016
Vernissage : 12 mai 2016 18:00-22:00

Commissariat : Azad Asifovich


La Galerie Mansart est heureuse d’accueillir la première exposition personnelle en France d’Oksana Schachko, une artiste dont les grandes qualités techniques et artistiques sont au service d’une ligne de travail puissante, fondée sur une dialectique de la réflexion et de l’action.

Née en 1987 en Ukraine, Oksana Schachko se passionne dès son plus jeune âge pour les icônes religieuses admirées dans les églises orthodoxes. En 1995, l’école spécialisée dans la production des icônes qu’elle intègre lui permet de présenter ses œuvres de jeunesse dans plusieurs expositions collectives en Ukraine et aux États­-Unis. Ce n’est que plus tard qu’elle développe les principes et idées politiques pour lesquelles elle se bat aujourd’hui, notamment lors de ses études de philosophie puis au sein des FEMEN. Loin de renier ces étapes qui ont jalonné sa vie d’artiste, elle embrasse les éléments fondateurs de son histoire et les interprète à la lumière de ses convictions actuelles pour dénoncer le pouvoir religieux et la société patriarcale.

Le spectateur doit alors porter sur son œuvre un regard en deux temps. Les références techniques à la Maestà di Santa Trinita de Cimabue et à la première Renaissance italienne laissent penser qu’il s’agit d’oeuvres religieuses. Puis on s’interroge : quelle serait la place de ces icônes religieuses dans un espace d’exposition contemporain et laïque ? On comprend alors l’ironie, on scrute le message transmis et on découvre l’idée portée par l’œuvre. Car pour Oksana Schachko, le véritable art, c’est la révolution, et toute œuvre doit porter un message politique et social.

Les sources esthétiques de l’artiste puisent dans l’histoire de l’art, mais dialoguent aussi avec la culture illustrée contemporaine. Les personnages d’Oksana sont traités en deux dimensions, en rupture avec la peinture figurative contemporaine, rappelant des représentations proches de la bande dessinée qui privilégie, comme les icônes, le petit format. Cela oblige l’artiste à choisir des attributs qui, comme dans la peinture religieuse, permettent au spectateur d’identifier rapidement les vices dénoncés.

A la Galerie Mansart, Oksana Schachko présentera une série de sept icônes, en référence aux sept pêchés capitaux, dans laquelle l’ironie, la provocation ou le questionnement remplaceront la gourmandise, la luxure ou l’orgueil. Les visiteurs auront également la chance de s’approprier physiquement le message de l’artiste, en prêtant leur visage à une icône à taille humaine. Une plongée dans le travail artistique et conceptuel d’une activiste et au cœur de la technique d’une iconoclaste.

​Lire la critique de Sabrina Silamo sur le site de Télérama : ​https://www.telerama.fr/sortir/oskana-shachko-une-femen-en-pleine-crise-de-foi,142375.php

Eléments biographiques

1987 : Naissance à Khmelnitski, en Ukraine (Ex-Union Soviétique).
1995 : Elle intègre l’école Nikosh, spécialisée dans la peinture d’icônes, normalement réservée aux adultes.
1996 - 2001 : Elle participe à de nombreuses expositions collectives, organisées par l’école aux Etats-Unis et au Canada.
1997 : Première commande d’une fresque pour une église de la ville de Khmelnitski.
1998 : Première commande d’une icône pour une église et première exposition personnelle à la Philharmonie de Khmelnitski.
2000 : Diplômée de l’école Nikosh, elle entre à l’université libre de Khmelnitski.
2002 : Elle cesse de peindre des icônes pour des raisons idéologiques et mais continue la peinture.
2003 -2008 : Création et participation en tant qu’artiste dans l’organisation Nouvelle éthique.
2005 : Elle crée avec des amis un mouvement de jeunes communistes.
2008 : Elle participe à la création du groupe FEMEN.
2009 : Création des bureaux FEMEN dans d’autres villes en Ukraine et déménagement à Kiev.
2011 - 2014 : Début du travail sur le film Je suis Femen d’Alain Margot.
2013 : L’Etat ukrainien lance une procédure juridique pour terrorisme contre les FEMEN (des armes, des grenades, et le portrait de Poutine transformé en cible ont été retrouvés dans un de leurs ateliers). Suite au procès contre le groupe et la fermeture du bureau, elle est obligée de demander l’asile politique à l’Ambassade de France en Ukraine et déménage à Paris.
2013 : Elle quitte les FEMEN
2015 : Elle participe à l’exposition collective 8 +/-2 à la Galerie Mansart

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