LE PLUS VAILLANT DE CES HÉROS, S'ENFUIRA, TOUT NU, CE JOUR-LA

KATHERINE OH

12 mai - 11 juin 2017
Vernissage : 11 mai à partir de 18:00


Katherine Oh peint l’impalpable, parle de l’air qui nous entoure et que nous ne voyons pas, d’espaces insécables où se rejoignent l’alpha et l’oméga. Elle interroge la fatalité, l’imparable, la part d’apocalypse que porte tout un chacun. Elle crée des écrans mystérieux qui sont autant d’interfaces entre le mort et le vivant. Tout n’est qu’affaire de point de vue et de changement. Est-ce le dernier rectangle que contemple le gisant ? Ou l’éther paradisiaque des âmes ?

Depuis 13 ans, le ciel est hantise et exutoire. L’artiste y revient sans cesse. Elle insère du figuratif, des objets plats, des lignes graphiques, des portraits ou de l’écriture en fonction des périodes. Avec cette nouvelle série céleste, elle franchit un cap dans sa recherche d’abstraction, tend vers l’épure, le vide.

Katherine Oh repousse le monochrome en instillant une myriade de nuances à la surface de la toile et dépasse l’horizontalité de l’aplat en creusant des aires ouvertes sur les profondeurs. Elle recherche l’écho, la résonance et la vibration dans la lumière froide. Sa volonté n’est pas de dire quelque chose au regardant, mais plutôt de créer des espaces qui reflètent et projettent en même temps. Des lieux où tout le monde peut se trouver et se perdre. L’homme est à l’image du ciel. Il change dans la seconde même où on le perçoit.

Ses tableaux invitent à une certaine temporalité, à un parcours réflexif et méditatif. Les polarités s’expriment et se tiennent. L’immense et le ténu, le délicat et le violent, le calme et la turbulence, l’extérieur et l’intrinsèque.L’absence d’occurrence dans le champ de vision provoque la perte de repères, la propulsion atmosphérique. Le regardant vacille dans l’éther. Les points de vue basculent, les lois de l’attraction aussi et l’esprit flotte dans l’infime variété du vivant. Polysémie du ciel. Entre rose et réséda. D’aucuns y trouvent une filiation baroque, une dimension romantique ou bien métaphysique, la traduction d’un espace transcendant et vibratoire, interrogeant la contemporanéité d’un abstrait figuratif.

Katherine Oh ouvre des espaces vides. Le vide est un plein d’énergie. Son écriture en palimpseste se déploie dans une superposition de couches d’huiles, qui chacune prise séparément, résulte d’un geste total dans un espace donné. Le titre de l’exposition est une citation du prophète Amos extraite de l’Ancien Testament. L’artiste convoque ce qu’on aspire à être et ce qu’il y a de pire en nous.Nirvana ou limbes, ascension ou déréliction, la proposition et son inverse se tiennent. Dans quel cercle le spectateur se trouve-t- il ? Le mouvement hélicoïdal perçu relève-t- il de la chute ou d’une élévation ? La lumière blanche est espace, et l’homme face au cosmos, en proie au vertige.

« Je pense que le ciel a toujours été avec moi. »

Pulchérie de Saussine

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Katherine Oh est une artiste franco-américaine vivant à Paris. Née en Californie, elle étudie au San Francisco Art Institute, puis intègre le Beaux-Arts de Paris dont elle sort diplômé en 2005. Outre la peinture, elle explore la photographie et poursuit des activités de céramiste, tout en enseignant les arts visuels. Elle a exposé de nombreuses fois en solo ou collectivement à New-York, Séoul, Berkley, San Francisco et Paris.

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UNE EXPOSITION - avec les artistes de l’Ecole des Beaux-Arts de Clermont-Ferrand

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