Galerie Mansart

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Soufiane Ababri, "BED WORK"


​In bed with Soufiane Ababri
       
                    
Abdellah Taïa, qui vient de publier son nouveau roman "Celui                                        qui est digne d’être aimé", encense la liberté érotique des bed                                       works, ces dessins que Soufiane Ababri griffonne aux crayons                                    de couleur, allongé sur un lit. 

Photo
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Dès le premier regard, j’ai été saisi, frappé. Je dirais même ceci, sans aucune hésitation : je suis tombé immédiatement amoureux de ces dessins signés de mon compatriote Soufiane Ababri. Et j’ai éprouvé, tout de suite également, ce désir: inventer des mots pour les décrire, les accompagner, les rêver encore et encore. Propager autour de moi le plaisir qu’ils procurent. Jouir avec les autres en les poussant à contempler ces dessins très libres, très érotiques et, cela va sans dire, très politiques.

Il y a une telle liberté dans la série Bed work. Un tel sentiment de jubilation. Et un souffle, fort, assuré, assumé, qui traverse l’ensemble sans jamais faiblir. Qu’il s’agisse d’un auto- portrait ou bien d’une scène sexuelle ou encore d’une image prise directement dans la rue, sur la plage, dans une manifestation, je suis systématiquement emporté par la très grande expressivité du style et sa simplicité très émouvante.

J’ai l’impression d’être à côté de Soufiane Ababri, dans son lit, et j’assiste à ce travail, à cette éclosion. Je l’entends qui se parle. Je me libère de tout et je laisse parler mon cœur, mon corps, mon sexe. Je n’ai pas peur. De quoi avoir peur d’ailleurs ? De l’autre ? Les autres ? Je suis déjà nu et, homosexuel libre tout au fond de moi, Soufiane, je vais oser aller plus loin. Et je le fais. Et il le fait. D’une manière si naturelle, si évidente, si belle, si tendre et si crue que jamais on ne doute de sa sincérité. Et de son talent. Je suis avec Soufiane. Et je ne suis pas lui. C’est peut-être cela qui me fait aimer plus ces dessins. Soufiane est marocain comme moi. Vivant en France depuis quelques années, comme moi. Et, pour sûr, il est ici beaucoup plus libre que moi. Je suis surpris et ravi par son audace. Je suis frère avec lui. Admiratif devant lui. Et, comme d’autres l’ont fait avec moi, je prends sa main. Cela s’impose. Cela doit être fait.

Toute la culture esthétique de Soufiane est là, dans ces dessins. Toute sa sensibilité. Et toute son audace politico-sexuelle. En les regardant, je pense à Jean Genet, à sa merveille Un chant d’amour. Je pense à Rainer Werner Fassbinder. Je pense aux merveilleux films égyptiens des années 50 et 60. Je pense à certains détails si transgressifs, si jouissifs, de nos vies marocaines. Et je pense à tant d’autres choses sans que cela m’empêche de voir et de reconnaître le geste artistique accompli par Soufiane. Je me dis aussi que je n’ai jamais vu un artiste arabe aller aussi loin dans l’expression des désirs, de la sexualité et des corps nus. Bien plus que nus. Et là, je suis devant un dilemme : je suis obligé de reconnaître ce trait distinctif, ce courage politique, et en même temps je n’ai pas envie d’enfermer Soufiane dans un regard trop politique qui passerait sous silence l’essentiel de cette série : sa très grande liberté. Que faire alors?

​Soufiane Ababri est né au Maroc. A grandi au Maroc. La culture arabe est en lui. Ses traces lointaines, proches, le nourrissent. Et ces dessins si érotiques forcément rappellent les magnifiques miniatures perses où il y a un jeu très subtil entre ce qu’on cache et ce qu’on montre. Des miniatures pour dire d’une manière précise et durable un sentiment amoureux. Un geste tendre. Un geste sexuel. Un geste homosexuel. D’ailleurs, certains de ces miniatures représentent des couples d’hommes en train de faire des choses. Ils avancent.

                                                                                                                      Abdellah Taïa


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Né en 1985 à Tanger Maroc, vit et travaille à Paris, France. Formations:
2014: Master II, Ecole national supérieure des arts décoratifs de Paris, France
2010: DNAP, École supérieure des beaux arts de Montpellier Agglomération, France
Expositions personnelles:

2015: What's the name of this nation, Le cube indépendant art room, Rabat, Maroc
2017: Oh please! don't be angry! it's based on emotional facts, Eternal Galerie Tours, France
Expositions collectives:
2013: Ce lieu n’est pas la maison de Descartes, commissariat Karima Boudou, Institut Français Amsterdam, Pays-Bas
2013: The Dorian’s Room at Babel North, Galerie Mfc Michèle Didier, Paris, France
2014: You can delete any comment that you crate, commissariat Karima Boudou, Bruxelles, Belgique
2015: Chercher le garçon, MAC/VAL, commissariat Frank Lamy, Vitry- sur-Seine, France 2015: Exposition Recto/Verso, Fondation Louis Vuitton, Paris, France
2015: I’m Burning Paris, commissariat StanisL·aw Ruksza, Paris, France
2017: 62 eme salon de Montrouge, France
2017 : Tous des sangs-mêlés, MAC/VAL, commissariat Frank Lamy et Julie Crenn, Vitry-sur-Seine, France
2017: Correspondances / Vasistas / Histoire du regard à travers la fenêtre / Il se passe quelque chose entre nous ..., commissaire: Azad Asifovich & Dasha Akimawa, galerie Mansart, Paris, France
Intervention/Workshops:
2015 : Ateliers animés à Betonsalon centre d’art et de recherches / «Les tentatives invérifiables de rentrer dans l’Histoire» , Paris, France
2015: Conférence pendant le séminaire «Boys don’t cry» au MAC/VAL, Vitry-sur-Seine, France
2015: Workshop avec les étudiants des beaux arts de Quimper et Brest, France
2015: Hospitalité parcours entre Bétonsalon et le MAC/VAL. 2016 : Jury DNSEP à l’ISBA de Besançon, France
Résidences:
2015-2016: cité internationale des arts Paris, France
2016-2017: résidence post-diplome de l’école des beaux arts de Lyon, France
Collections:
Collection du Musée du MAC/VAL
​Collection du Frac Poitou-Charentes


http://soufiane-ababri.blogspot.fr

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