NOUS AVONS LES MOYENS DE VOUS FAIRE PARLER

Galerie Dix9 - Hélène Lacharmoise
présente
Galerie Mansart en résidence au 19 Rue des Filles du Calvaire, 75003 Paris.

ADRIEN LAMM

08 - 24 septembre, 2022

Vernissage : 08 septembre 18-22h

Commissaire : Gabriela Anco

 
Adrien Lamm, « Retenir la nuit 2 », 2022

Adrien Lamm, « Retenir la nuit 2 », 2022

 

FR

“Nous avons les moyens de vous faire parler” est une exposition personnelle d'Adrien Lamm, explorant les questionnements et les craintes de l'humanité d’aujourd’hui, face à un monde qui change en accélération continue. Se révélant à travers le choix symbolique des sujets sculpturaux, tels que la figure humaine, l'animal, l'habitation, le ciel nocturne et la mort, l'artiste plonge dans des thèmes anthropologiques et philosophiques, permettant aux spectateurs de s’y refléter et projeter simultanément.

Inspirant confiance et fiabilité, les œuvres d'Adrien Lamm semblent solides et pourtant imprévisibles. La familiarité des formes humaines ou animales, mortes ou vivantes, renvoie à notre imaginaire, à des fondements visuels issus de souvenirs et de visions collectives, de l'enfance à l'âge adulte. Si toutes ses œuvres contiennent un élément de surprise sincère et ludique, elles se révèlent aussi porteuses de vérités omniprésentes.

Regardant les œuvres « Hutte », « Bêtes de Somme » ou « Le marcheur de vide », le spectateur est confronté à des formes, des sens et des gestes apparemment simples, mais qui, de plus près, évoquent le contrôle et le perfectionnisme. Alors qu'une hutte peut signifier le désir d'un foyer et de la protection dans une société qui refuse à de plus en plus de personnes ces besoins fondamentaux, une hutte composée de restes de bois, construite comme un plumage peut révéler la dé- et la re-construction d'une surface, une structure, ou du sens lui-même. Dans la même démarche, Lamm traite ses sculptures à la fois comme des totems et comme des jouets. Évoquant une confiance perdue dans une puissance primordiale, "Le marcheur de vide" se tient néanmoins grand et fort, avec ses bêtes domestiquées à ses côtés, prêt à affronter les temps nouveaux avec fierté, dignité et créativité.

Ainsi, l'artiste étreint la lourdeur des préoccupations passées et présentes avec humour et simples formes, enveloppant les peines d'un voile semi-transparent de confort. Mêlant les sens poétique et lexical, il construit des histoires à travers les formes. Comme avec l'œuvre « Nous avons les moyens de vous faire parler », Adrien Lamm matérialise son propre questionnement sur la recherche constante du sens, dans l'art et dans la vie. Construite comme un ectoplasme solidifié rappelant une langue géante et éclairée par une lampe d'interrogation, la pièce dépeint avec plaisanterie et ironie notre quête naturelle et inévitable de compréhension, suggérant que, peut-être, ne pas comprendre (-l'art ? -la vie ?) peut aussi être une option viable.


 

L’artiste

Né en 1977, vit et travaille à Paris.


Adrien Lamm a fait des études de Philosophie, puis d’Arts Visuels et plastiques aux Arts Décoratifs de Strasbourg. Il ne s’y interdit rien : de la vidéo à l’apprentissage des techniques de métallurgie. Actuellement il sculpte, modèle, dessine et installe, tout en continuant à faire de fréquentes incursions dans la performance, pris entre le goût du définitif et du processuel... essayant d’introduire des dialogues entre contemporain et ancien, noble et prosaïque, brut et délicat ou grotesque et poétique.

EN

“Nous avons les moyens de vous faire parler” (“We have the means to make you talk”) is a solo show of Adrien Lamm, exploring the questioning and fears of contemporary humanity facing the ever-accelerating pace of changes. Expressed through symbolic choices of sculptural subjects, such as the human figure, the animal, the dwelling, the night sky, and death, the artist delves into anthropological and philosophical themes, allowing the spectators to simultaneously mirror and project themselves amid the works.

Adrien Lamm’s works emanate a feeling of trust and reliability, they seem well-grounded and yet unpredictable. Familiar human or animal shapes, dead or alive, recall the imagery of a human visual foundation gathered from collective memories and visions, from childhood into adulthood. All works hold an element of sincere and playful surprise, revealing themselves as bearers of ubiquitous truths.

As with the works “Hut”, “Beast of Burden” or “The Void Walker”, the viewer is confronted with seemingly simple forms, senses, and gestures, which at a closer look are extremely controlled and perfected. While a hut can signify the yearning for a home and protection in a society increasingly denying such basic needs to more and more people, a hut made up of leftover wood, built up as plumage may reveal the de- and re-construction of a surface, a structure, or of meaning itself. In the same course, Lamm treats his sculptures as both totems and toys. Evoking a lost trust in an overarching power, “The Void Walker” stands nonetheless tall and strong, domesticated beasts by his side, ready to confront the new times with pride, dignity, and creativity.

Thus, the artist embraces the heaviness of past and present concerns with humor and straightforward shapes, wrapping the struggles with a semi-transparent veil of ease. Melding poetic and lexical meanings, he builds stories through shapes. As with the work “We have the means to make you talk”, Adrien Lamm materializes his own questioning of the constant search for sense, in art and in life. Constructed as a solidified ectoplasm recalling a giant tongue and lit by an interrogation lamp, the piece depicts with jest and irony our natural and unavoidable quest for understanding, suggesting that perhaps not understanding (-art? -life?) can also be a viable option.

Gabriela Anco

 

The artist

Born in 1977, lives and works in Paris.

Adrien Lamm studied Philosophy, and later Visual and Fine Arts at the Arts Décoratifs in Strasbourg. He lets himself attempt everything: from video making to learning metallurgical techniques. Currently he sculpts, models, draws and creates installations, while frequently continuing to work with performance, caught between the taste for the definitive and the processual ... trying to introduce dialogues between contemporary and ancient, noble and prosaic, brut and delicate or grotesque and poetic.

 
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